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Actualités 2018 

Mardi 6 novembre 2018

Repérage OceanoScientific au Cap-Vert

Dans le cadre de la préparation des Expéditions OceanoScientific 2019-2020 : durant l'été austral (Novembre 2018 - Février 2019), puis l'hiver austral (Juin - Septembre 2020), Yvan Griboval, qui était jusqu'ici Directeur des Expéditions de l'association OceanoScientific et qui en est devenu Président le 18 octobre dernier, s'est rendu une semaine plus tard à Mindelo, sur l'île de São Vicente dans l'archipel du Cap-Vert. Objectifs : repérer les installations portuaires et ressources techniques et nautiques ; visiter l'Ocean Science Center Mindelo (OSCM). Ce centre a été créé à l'initiative conjointe de l'institut allemand GEOMAR Helmholtz Centre for Ocean Research Kiel - qui en a financé la majeure partie - et du National Cape Verdean Fisheries Research Institute (INDP). Or, dans le cadre de la collaboration qui va être développée sous l'égide du Comité Scientifique Fabienne Gaillard entre le Programme OceanoScientific et le GEOMAR sur le thème de la collecte de données relatives à la pression partielle de CO2 à la surface de l'Océan, le centre scientifique de Mindelo pourrait être une escale sur la route de Monaco aux Quarantièmes et Cinquantièmes et retour. Seul grand complexe océanographique au milieu de l'Atlantique, l'OSCM accueillera d'ailleurs fin janvier 2019 l'Annual Meeting du POGO (Partnership for Observation of the Global Ocean), à l'occasion duquel les prochaines Expéditions OceanoScientific seront présentées à la communauté scientifique internationale en collaboration avec : l'Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer (Ifremer) ; le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) - Laboratoire d'Océanographie et du Climat : Expérimentations et Approches Numériques (LOCEAN).

1-Reperage_Mindelo-Praia_Grande-29oct18.

La baie de Baía das Gatas, minuscule village de pêcheurs (au fond de l'image) au Nord de l'île de São Vicente (Archipel du Cap-Vert) est considérée comme une des plus belles au Monde. Authentique, sauvage, voire même hostile du fait des vagues qui y déferlent et des violents courants, la plage de Praia Grande (au premier plan) est un incroyable réceptacle à déchets ! Photo OceanoScientific 

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Yvan Griboval, Président de l'association OceanoScientific a été reçu par Carlos Ferreira Santos (à gauche) de l'Ocean Science Center Mindelo (OSCM), représentant du GEOMAR sur site. Au programme : visite des installations rutilantes et très équipées de cet unique laboratoire au milieu de l'Atlantique.

Photo OceanoScientific 

3-Reperage_Mindelo-Praia_Grande-Dechets1

La plage de Praia Grande est jonchée de déchets de toutes natures au niveau de la laisse de mer. Il est évident que certains proviennent de l'Archipel du Cap-Vert. Mais d'autres, sous forme de micro-déchets, ont été naturellement portés là par les courants et les alizés qui soufflent des côtes africaines vers l'Ouest.

Photo OceanoScientific

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En détaillant les déchets, il apparaît que ceux en provenance de filets et autres instruments de pêche prédominent. Pour le moins à l'œil. Peut-être sont-ils aussi plus résistants et ne deviennent-ils des micro-déchets que plus longtemps après avoir été portés par l'Océan, décidemment terriblement pollué.

Photo OceanoScientific

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Cette bouée de pêcheur qui permet d'identifier la présence d'un filet ou d'un casier n'est pas commune à l'Archipel du Cap-Vert. Son origine est probablement très éloignée de São Vicente, comme en atteste son état général. Photo OceanoScientific

6-Reperage_Mindelo-Praia_Grande-Déchets3

Sur la bouée de pêcheur échouée sur Praia Grande on remarque un grand nombre de minuscules coquillages. Il s'agit de "pelagic gooseneck barnacle" ou "smooth gooseneck barnacle" de la famille des Lipadidae, dont le nom scientifique est : Lepas anatifera.Leur présence témoigne du long voyage que ce déchet a réalisé avant de s'échouer au Cap-Vert. Autour de chaque objet poussé ainsi par les courants et les vents un écosystème se constitue : zooplancton, micro-coquillages, petits poissons. Cette vie extraordinaire attire les oiseaux pélagiques et de plus gros prédateurs marins de la chaîne alimentaire. Ils s'y ravitaillent dans un environnement pollué par le déchet dérivant.

Photo OceanoScientific

Mardi 18 septembre 2018

Yvan Griboval : "Deux expéditions au programme dont un immense défi !"

Programme

Depuis son retour de l'Expédition OceanoScientific 2016-2017, le 2 juin de l'année dernière au ponton d'honneur du Yacht Club de Monaco au terme de son tour du monde en solo de 152 jours, dont 60 de campagne océanographique inédite et réussieautour de l'Antarctique, sous le 40° parallèle Sud et les trois grands caps continentaux : Bonne-Espérance, Leeuwin et le Cap Horn, Yvan Griboval était un marin explorateur à terre, concentré sur de nouveaux projets. En ce mois de septembre, le programme de plusieurs expéditions se précise, tout comme la future monture qui lui permettra de retourner "chez lui", au Pays des Albatros, là-bas où peu de marins naviguent : dans le Courant Circumpolaire Antarctique, entre 40° et 60° de latitude Sud. Toujours avec un objectif océanographique. Interview sur la plage de Cabourg (Normandie) où Yvan Griboval réside et se ressource. 

Exe - CARTE OCEAN PARCOURS ExpOSC FR-R.j

Il y a mille et une façons de représenter le globe terrestre selon la position où on se trouve. L’océanographe et géophysicien sud-africain (devenu américain en 1946) : Athelstan Frederick Spilhaus représente le Monde en 1942 en partant du principe que l'Océan en recouvre 71% et qu'il est important de le mettre en exergue, avec l'Antarctique au centre. Une carte idéale pour présenter les prochaines Expéditions OceanoScientific.  Carte OceanoScientific réalisée avec Unik Studio Caen d'après A. F. Spilhaus / Le Cartographe

OceanoScientific (OSC) : Plus d'un an de quasi silence, si on excepte vos conférences et la présentation de vos films. Mais aucune navigation, aucune campagne océanographique. Qu'avez-vous fait pendant tout ce temps ? 

 

Yvan Griboval (YG) : "J'ai mis pied à terre à Monaco le 2 juin 2017 avec des idées très précises en tête. Je suis revenu avec des projets concrets. Mais il fallait valider un certain nombre de paramètres. Il fallait notamment travailler avec les scientifiques de l'Ifremer et du CNRS qui accompagnent et guident mes travaux depuis 2006 pour savoir si les données collectées faisaient sens et s'il y avait un intérêt à retourner dans le Grand Sud. La réponse est totalement positive, sans l'ombre d'un doute. Nous nous préparons donc à retourner en Expédition OceanoScientific autour du Monde et principalement autour de l'Antarctique, dans le Courant Circumpolaire Antarctique qui alimente tous les courants marins de la Planète. C'est mon "terrain de jeu" favori, ma patrie.

 

Autre paramètre important, en arrivant au ponton du Yacht Club de Monaco, la première personne avec qui j'ai parlé est S.A.S. le Prince Souverain Albert II. Je lui ai aussitôt exprimé mon engagement à Le servir dans Son combat sur le thème de la préservation de l'Océan et de sa biodiversité jusqu'au terme de mes capacités physiques de navigateur - explorateur. Cet engagement est fondé sur une volonté d'efficacité. A Lui la prise de parole au plus haut niveau. A nous, explorateurs et aventuriers, de témoigner, de Lui apporter la matière pour enrichir Son discours, pour que Ses mots sensibilisent le plus grand nombre d'individus et décident Ses collègues Chefs d'États à agir au profit de la préservation de l'Océan et de sa biodiversité. Pour moi, le Prince Souverain est "La Voix de l'Océan" et tous nos efforts doivent Lui servir.

 

Toutefois, entre la volonté d'agir de cette manière et trouver la bonne méthode, il fallait du temps. Là encore, j'ai avancé dans un sens, puis dans l'autre. J'ai écouté des conseils. Pas toujours les meilleurs. J'ai eu de bonnes idées et de moins réalisables. Je pense avoir trouvé une méthode innovante et efficace au terme de plus d'un an de réflexion et de travail. L'objectif est d'élargir le cercle des humains qui considèrent que l'Océan est notre Avenir et qu'il faut le préserver, ainsi que sa biodiversité. C'est ce que j'avais évoqué de façon un peu réductrice en annonçant à mon arrivée à Monaco que je voulais "lever une armée" au service du Prince Souverain. Les termes étaient excessifs, je le reconnais. Mais l'idée est bien là et je m'y tiendrai.

 

Aujourd'hui je ne suis pas en mesure de révéler ce que nous préparons, mais c'est original, c'est d'envergure réellement mondiale et nous avons réuni l'essentiel des atouts pour que cela soit un succès…"

 

OSC :  Vous comptez donc repartir. Prévoyez-vous de le faire à nouveau en solitaire ?

 

YG : "Il n'est pas question de repartir en solo. Le tour du Monde et la première campagne océanographique dans le Courant Circumpolaire Antarctique en solo, ça c'est fait. C'était génial, mais je ne vois pas l'intérêt de recommencer une telle aventure. On ne duplique pas les histoires d'amour ! La magie est dans la construction de l'Avenir, pas dans la répétition du passé.

 

Il est nécessaire de naviguer en équipage pour une réelle efficacité scientifique. C'est important également de préparer dès maintenant la relève pour les Expéditions OceanoScientific de ces dix prochaines années et au-delà. Notre action doit s'inscrire durablement dans le temps et mon idée d'équiper tous les voiliers de course océanique qui naviguent dans le Courant Circumpolaire Antarctique ne m'a pas quitté. Or, il faut savoir être patient avant de convaincre efficacement ses interlocuteurs…

 

Nous partirons à huit avec une parfaite mixité : quatre hommes et quatre femmes. J'y tiens beaucoup. Il y aura deux quarts de trois personnes. Pour chaque quart : un(e) chef de quart venu de la Volvo Ocean Race (la course autour du monde en équipage), un(e) équipier de haut niveau spécialisé dans un ou plusieurs domaines essentiels du bateau : énergie ou hydraulique, ou composite, ou etc. et une océanographe. En effet, deux jeunes femmes océanographes de grand talent seront à bord. Elles ont une expérience incroyable à elles deux. A ces six personnes nous adjoindrons un(e) pilote de drone qui sera chargé(e) des images et des observations scientifiques en altitude.

 

Je complèterai l'équipage avec le rôle de skipper - navigateur et de directeur d'expédition. J'ai plutôt l'impression de constituer un commando qu'un équipage. Car les défis que nous devrons relever sont élevés. Les objectifs nautiques et scientifiques sont ambitieux !

 

OSC : Quel sera le voilier qui vous permettra de relever ces nouveaux défis à la fois nautiques et océanographiques ?

 

YG : "Il fallait en effet décider du meilleur voilier pour y retourner. Cela peut paraître simple pour quelqu'un qui a plus de quarante ans expérience de la navigation à voile. En fait, c'était beaucoup plus compliqué que je ne l'imaginais.

 

Je suis parti sur de nombreuses pistes. J'ai hésité entre 18 mètres (60 pieds) et 26 mètres (85 pieds). J'ai hésité entre acheter un voilier vieux de trente ans ou concevoir et faire construire une nouvelle unité. J'ai écouté de nombreux conseils. J'ai imaginé de nombreuses solutions. Je suis allé voir un voilier au sud de l'Italie et j'ai même essayé un autre dans le Solent (GB) à la fin de l'hiver. Puis j'ai fixé mon choix sur un génial bateau de course, idéal pour mes prochains défis. Seul problème : il n'était pas à vendre !

 

Tout cela mis bout à bout représente neuf mois de travail. Il fallait aussi que ce projet de nouveau bateau soit financièrement réalisable. Il ne s'agit pas de rêver, mais de construire l'avenir sérieusement. Le voilier n'est qu'un outil pour nos campagnes océanographiques, même si c'est en partie grâce à lui que nous réussirons à relever les défis dans lesquels nous nous engageons.

 

La question fondamentale était pourtant très simple : Quel voilier a été conçu pour naviguer dans le Grand Sud rapidement et en sécurité, c'est-à-dire pour être capable d'échapper aux plus mauvaises dépressions en navigant parfois à fond, en "mode course" ? Réponse simple : un des huit Volvo Ocean 65 (VO65) d'une longueur de 20 mètres qui ont été dessinés par le cabinet américain Farr Design. Ils ont été remarquablement construits en carbone par trois chantiers différents en vue des deux dernières éditions de la Volvo Ocean Race, dont celle qui s'est achevée le 30 juin dernier aux Pays-Bas. Mais l'avenir de ces huit unités était imprécis. Nul ne savait avant la fin du mois de juillet ce qu'ils allaient devenir. En réalité ils vont pouvoir courir la prochaine édition de la Volvo Ocean Race (qui changera de nom) en 2021-2022. Ils seront réservés à des équipages de jeunes composés à égalité d'hommes et de femmes dans une classe à part, une "Junior Class".

 

Le mois d'août étant le mois de vacances, nous avons entamé au tout début de ce mois de septembre 2018 les démarches pour acheter le VO65 que je considère comme le meilleur des huit. Nous devons désormais le payer au plus vite pour éviter qu'il ne nous échappe ! C'est une course contre la montre qui est engagée

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Le prochain OceanoScientific Explorer (OSE) sera un Volvo Ocean 65, un des huit fantastiques prototypes construits en petite série sur plans du cabinet américain Farr Design pour les deux dernières éditions de la Volvo Ocean Race, dont celle qui s'est terminée le 30 juin dernier aux Pays-Bas. Ces huit unités constituerons d'ailleurs la catégorie "Junior Class"de la prochaine édition de cette course autour du monde en équipage, de septembre 2021 à juin 2022. Photo Volvo Ocean Race retouchée

Cette solution de voilier de course océanique est idéale pour moi. Je suis très heureux de mener ce projet qui va réunir navigations scientifiques et course océanique. Je reviens ainsi aux fondamentaux du Programme OceanoScientific tel que je l'ai imaginé.

 

En effet, en 2005, j'ai eu cette idée - qui paraissait totalement saugrenue à ce moment-là - d'équiper des voiliers de course océanique qui naviguent dans le Grand Sud, sous les trois grands caps continentaux, d'un matériel océanographique pour collecter des données scientifiques à l'interface océan - atmosphère, là où se "joue" le Climat et les offrir gratuitement aux scientifiques du monde entier.

 

Le 14 novembre 2006, j'ai présenté l'idée à un aéropage de scientifiques spécialisés. Ils l'ont trouvé intéressante. Mais ils m'ont expliqué que c'était impossible. Car aucun matériel n'existait alors pour réaliser de telles collectes scientifiques sur un voilier de course. Après dix ans de travail, d'efforts incroyables, financés en vendant tout ce que nous pouvions vendre mon épouse Cécile et moi et en passant très près de la faillite de notre petite société familiale, j'ai réussi à concevoir et à réaliser ce matériel : l'OSC System (pour OceanoScientific System), puis à démontrer son efficacité grâce à ce tour du monde en solo. Ça représente dix années de travail, ce n'est pas rien…

 

Aujourd'hui, nous sommes les seuls à disposer d'un tel matériel et d'une fantastique expérience en matière de collecte à la voile de véritables données scientifiques de qualité, réellement exploitables. Notons d'ailleurs que le nombre d'imposteurs en ce domaine s'allonge…

 

Les résultats scientifiques de l'Expédition OceanoScientific 2016-2017, établis seulement au mois d'août dernier, soit quatorze mois après mon retour - ce qui paraît long mais qui est nécessaire pour comparer ce que j'ai collecté par rapport à de nombreux éléments disparates de validation scientifique - vont permettre de nombreuses évolutions de l'OSC System. Par conséquent, nos prochaines expéditions seront d'une grande qualité scientifique et nos partenaires des instituts concernés sont très excités à ce sujet.

Pour prendre un exemple, lorsque nous avons débuté nos travaux, Fabienne Gaillard (Ifremer) considérait que ce serait un succès d'obtenir une précision de température d'eau de mer de surface de deux dixièmes de degré par rapport à la réalité et aux modèles scientifiques. Nous allons repartir en 2019 avec une capacité de précision de l'ordre du centième de degré, soit au maximum des capacités des meilleurs capteurs qui existent à ce jour.

 

La présence à bord de deux océanographes de talent nous permettra de calibrer régulièrement les capteurs déterminés par les scientifiques eux-mêmes, selon des procédures de laboratoire. Nous allons viser l'excellence.

 

Ce sera une grande première océanographique. Mais nous avons encore beaucoup de travail avant d'arriver à ce stade. Nous devons continuer de progresser sur cette voie avec une immense humilité !"

 

OSC : Quelles seront vos prochaines expéditions ?

 

YG : "Nous avons deux expéditions au programme. Toutes deux vont être constituées d'études qui n'ont jamais été réalisées dans cette immense zone de l'Océan. Par exemple, nous allons y observer les taux précis et la nature des polluants à la surface de la mer. Car y déceler des micro déchets et en estimer la quantité est une chose. Déterminer précisément la pollution qui contamine tout le vivant dans une zone où l'homme est absent, à commencer par le phytoplancton à l'origine même de la chaîne alimentaire, est beaucoup plus important. Personne ne l'a encore fait sur ce trajet dans le Courant Circumpolaire Antarctique sous les trois grands caps continentaux. C'est un de nos objectifs. Le résultat a des chances d'émouvoir un large public.

 

La première Expédition OceanoScientific à venir consiste à retourner autour de l'Antarctique durant l'été austral (Décembre - Février). Départ de Monaco fin octobre 2019, escale dans l'Archipel du Cap-Vert pour travailler avec l'Ocean Science Centre Mindelo (OSCM) à la calibration des capteurs embarqués. Nous serons en effet équipés de capteurs identiques à ceux que le GEOMAR Helmholtz Centre for Ocean Research Kiel utilise sur des bouées fixes au Cap-Vert, notamment en ce qui concerne les capteurs de pression partielle de carbone (pCO2) à la surface de la mer.

 

Ensuite, cap sur un point virtuel entre Cap Horn et Cap de Bonne-Espérance, sur le 40° parallèle Sud. Ce sera notre point d'entrée et notre point de sortie de l'Expédition OceanoScientific Été Austral 2019 - 2020 et des suivantes.

 

Nous aurons une petite soixantaine de jours de navigation sur un parcours de 14 à 15 000 nautiques (26 000 à 28 000 Km) autour de l'Antarctique, selon les conditions météo et la position des champs d'icebergs. Puis nous remontrons à Mindelo pour vérifier la calibration des capteurs scientifiques, sur la route de Monaco, que nous devrions atteindre environ à la fin du mois de mars 2020, probablement pendant la Monaco Ocean Week.

 

Après une maintenance de deux mois (Avril - Mai), nous partirons de Monaco début juin 2020 pour tenter ce qui n'a encore jamais été réalisé par un équipage depuis que l'Homme va sur les mers : le tour de l'Antarctique sans escale durant l'hiver austral (Juillet - Septembre).

 

Cette-fois-ci, nous n'envisageons pas d'arrêt scientifique à Mindelo, mais un tour du monde de Monaco à Monaco sans aucune escale. La descente, comme la remontée de l'Atlantique, représente environ un mois de navigation en fonction des calmes que nous rencontrons à toute saison au niveau de l'Equateur. Nous viserons à nouveau notre point d'entrée-sortie virtuel dans les Quarantièmes Rugissants, puis nous tournerons autour de l'Antarctique d'Ouest en Est, dans le sens dominant du Courant Circumpolaire Antarctique. C'est aussi le sens des vents dominants durant l'été austral. C'est moins vrai durant l'hiver austral. Nous pourrons y rencontrer de forts vents contraires. Nous verrons bien…

 

A cette saison hivernale les scientifiques ne disposent strictement d'aucune observation à l'interface océan - atmosphère dans le Courant Circumpolaire Antarctique, notamment parce que les satellites ne peuvent pas percer la couche nuageuse et qu'aucun bateau scientifique ne va y naviguer. Quant aux flotteurs dérivants de la communauté Argo, ils travaillent surtout sous la surface (jusqu'à 2 000 mètres et plus)et ne collectent pas les données des nombreux paramètres atmosphériques fournis par les capteurs que nous embarquerons, ni celles qui proviendront de nos travaux en altitude avec des drones, juste sous les nuages. Nous rapporterons également beaucoup d'échantillons en tous domaines, afin de permettre l'étude, à terre dans les laboratoires, de la biodiversité de surface.

 

SI tout va bien - et c'est un SI majuscule ! - nous espérons être de retour à Monaco à la fin du mois d'octobre 2020.

 

Nous abordons ce défi avec une immense humilité. Nous ferons tout ce que nous pouvons pour bien le préparer. Mais, à la fin, c'est l'Océan qui décidera ! Nous essayerons d'être dignes de lui, comme je l'ai été moi-même durant l'Expédition OceanoScientific 2016-2017 en solo.

 

OSC : En ce moment, en cette fin d'année 2018, à un an du prochain départ autour du Monde, quelles sont vos tâches les importantes ? 

 

YG : "Que ce soit pour partir sur l'Océan à la conquête d'une victoire sportive, pour tenter de battre un record ou pour collecter des données océanographiques inédites au profit de la communauté scientifique internationale - à qui nous offrons gratuitement ce que nous collectons avant de le stocker et de le préserver à Monaco au profit des futures générations d'océanographes - le jeu est le même : Trouver les financements qui permettront de nous préparer correctement. C'est impératif pour réussir ce que nous entreprenons. Le succès repose sur la qualité de la préparation, donc sur le financement dont nous disposerons effectivement pour cela.

Mon tour du monde réussi en solo a mis en évidence que nous sommes capables de relever les défis dans lesquels nous nous engageons. Ainsi, nous constituons actuellement un groupe de passionnés qui vont financer ces prochaines campagnes océanographiques à la voile, sans aucun rejet de CO2ni déchet. Je les appelle les "OceanoScientific Angels". Je suis très heureux et très fier de leur engagement à mes côtés, de la confiance qu'ils me témoignent.

Même si ces "OceanoScientific Angels" ne viendront à bord que lors des navigations préparatoires en Méditerranée ou au Cap-Vert, ils feront partie à 100% de l'équipage de "OSE", ce nouvel OceanoScientific Explorer pour relever nos défis dont la vocation est d'aider les scientifiques à mieux connaître l'interface océan - atmosphère, à mieux comprendre les causes et les conséquences du changement climatique, pour nous aider à préserver l'Océan et sa biodiversité au profit des générations futures.

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Yvan Griboval, Normand aux origines Viking, se ressource à Cabourg où il réside en famille. La principale préparation physique à ses expéditions consiste à arpenter à vive allure sur des kilomètres l'immense et superbe plage normande avec de l'eau à mi-cuisse, été comme hiver. Ou de sillonner à vélo les petits chemins dans les marais de la Dives où Guillaume Le Conquérant prépara son invasion victorieuse de l'Angleterre. Photo OceanoScientific

Mardi 3 avril 2018

Création du Comité Scientifique Fabienne Gaillard

Dès sa création, le 14 novembre 2006, le Programme OceanoScientific a établi en principe fondateur l'engagement à suivre scrupuleusement les recommandations des scientifiques, notamment dans le choix des capteurs à utiliser et des procédures à respecter pour leur mise en œuvre. A la création de l'association philanthropique d'intérêt général OceanoScientific, le 7 janvier 2011 par Jean-François Leprince-Ringuet (Président-fondateur), André Ladurelli (✞) et Rupert Schmid, ce principe a été érigé en règle inaliénable.

 

Au terme de l'Expédition OceanoScientific 2016-2017 - une première à succès en matière de campagne océanographique dans le couloir 40°/60° Sud - il a été décidé de renforcer la gouvernance de l'association par un Conseil d'Administration enrichi et désormais présidé par Lamène Krim. En raison de la nature des projets scientifiques à mettre en œuvre ces prochaines années (2018-2021), ce Conseil a décidé de doter l'association d'un comité regroupant d'éminents scientifiques traitant des différents paramètres pour lesquels les Expéditions OceanoScientific sont en mesure de recueillir des données, des échantillons et des observations de qualité.

 

Ainsi est créé le Comité Scientifique Fabienne Gaillard

Fabienne Gaillard ()

Chercheuse - physicienne - Laboratoire d’Océanographie Physique et Spatiale (LOPS - Ifremer)

"Dès le mardi 14 novembre 2006, date du démarrage effectif du Programme OceanoScientific à Paris au Laboratoire d'Océanographie et du Climat : Expérimentations et Approches Numériques (LOCEAN) dirigé alors par Laurence Eymard, Fabienne Gaillard de l'Ifremer s'est engagée à mes côtés avec enthousiasme et compétence. Elle m'a guidé avec efficacité, à tel point que j'avais l'habitude de la présenter comme la "Maman du Programme OceanoScientific", tellement son engagement, sa générosité et sa bienveillance à l'égard de ce projet étaient sincères et entiers. Fabienne a longtemps dirigé le Laboratoire de Physique des Océans (LPO) auquel elle a collaboré dès son origine et "représentait au sein du Laboratoire d’Océanographie Physique et Spatiale (LOPS) une personnalité de rigueur scientifique", comme en a témoigné le 30 mars 2017 Antoine Dosdat, Directeur du site de l'Ifremer à Plouzané (Brest). Or, atteinte d'une grave maladie orpheline qui la rongeait inexorablement, Fabienne s'est battue plusieurs années comme un marin dans la tempête. Un ouragan, même. Qui n'en finissait plus et qui l'a emporté dans ses rafales samedi 25 mars 2017, alors que j'étais en solo à moins de 24h00 du Cap Horn, faisant fonctionner avec efficacité l'OSC System qu'elle m'avait tant aidé à concevoir. Il est donc légitime que Fabienne Gaillard prête son nom au Comité Scientifique de l'association et que je continue à l'emmener dans les prochaines Expéditions OceanoScientific..." Yvan Griboval, concepteur du Programme OceanoScientific - Directeur des Expéditions OceanoScientific.

Laurence Eymard - Directrice du Comité Scientifique Fabienne Gaillard

Chercheuse au CNRS, Chevalier de la Légion d'Honneur, Laurence Eymard a mené sa carrière dans le domaine du climat et des interactions océan-atmosphère jusqu'en 2017. Elle a piloté et participé à une dizaine de campagnes de mesures en mer (1990 - 2000) et s'est parallèlement spécialisée dans l'observation spatiale de l'atmosphère et de la surface océanique. Elle a ainsi dirigé le Laboratoire d'Océanographie et du Climat : Expérimentations et Approches Numériques (LOCEAN) de 2004 à 2011. A ce poste, Laurence découvre le projet OceanoScientific le 14 novembre 2006. Avec ses collègues du LOCEAN ainsi que de plusieurs autres laboratoires, dont Fabienne Gaillard (✞) de l’Ifremer, elle soutient et encourage cette démarche originale pour offrir à la recherche sur l'océan et le climat des données collectées à l'interface océan-atmosphère. Ces dernières années, les défis du changement climatique et de la transition écologique ont conduit Laurence à s'engager dans des projets associant scientifiques et citoyens, dans le cadre de l'Institut de la Transition Environnementale de Sorbonne Universités. Elle a poursuivi en particulier un projet d'observatoire participatif de l'environnement urbain.

Denis Allemand - Biologie marine

Directeur Scientifique du Centre Scientifique de Monaco (CSM) et professeur des Universités, Denis Allemand a obtenu son doctorat en 1986 à l'Université de Montpellier II (France) en Sciences pharmacologiques et endocrinologie. Son principal domaine de recherche concerne la physiologie des organismes marins, principalement des coraux, et leur utilisation en tant qu’organismes modèles pour comprendre les grands problèmes de la biologie (biominéralisation, symbiose, évolution…). Il étudie également l'effet de l'acidification des océans sur les organismes marins. Il est co-auteur d’environ 150 articles scientifiques et de très nombreux chapitres d’ouvrages et articles de vulgarisation. Il a supervisé douze étudiants en doctorat. Il est membre de différents conseils scientifiques (Fondation Prince Albert II, École Pratique des Hautes Études, Ifremer) et Conseil d'administration (Observatoire Océanologique de Villefranche-sur-Mer, INDEMER). Il est membre de l’Academia Europaea. Il est Chevalier de l'Ordre de Saint-Charles, Chevalier de l'Ordre de Grimaldi, Chevalier de l’ordre français du Mérite Maritime et Officier des Palmes Académiques.

Pierre Blouch - Atmosphère

Retraité de Météo-France, Pierre Blouch a travaillé 35 ans en tant qu’ingénieur, au Centre de Météorologie Marine à Brest. Ses activités principales ont consisté, dès les années 80, à concevoir, entretenir et exploiter des bouées météorologiques ancrées et dérivantes, pour les besoins de la recherche et de la météorologie opérationnelle. Dans le cadre du Data Buoy Cooperation Panel de la Commission Mixte OMM-COI pour l’Océanographie et la Météorologie Marine (JCOMM), il a contribué à améliorer l’acquisition des données en temps réel, leur transmission sur le réseau de l’OMM, le contrôle de leur qualité, et leur traitement en temps différé. En 2003, il s’est vu confier la responsabilité du service opérationnel d’observation à la surface de la mer du groupement des services météorologiques européens : EUMETNET. À cette occasion, ses compétences se sont élargies aux stations automatiques de navires et ont contribué à la réalisation d’une station automatique européenne : EUCAWS. Très tôt, Pierre Blouch a accompagné et a conseillé le Programme OceanoScientific dans ses choix en matière de mesures météorologiques et de transmission des données horaires en temps réel, à terre.

Thomas Changeux - Sargasses

Ingénieur agronome diplômé en halieutique, Thomas Changeux est à l’origine spécialiste des grands fleuves et des estuaires. Après une thèse sur le bassin du Rhône, il contribue pendant onze ans aux programmes nationaux de gestion et de protection des milieux aquatiques du Conseil Supérieur de la Pêche (Agence Française pour la Biodiversité). A ce poste, il développe des approches participatives du suivi des ressources halieutiques associant pêcheurs et gestionnaires. En 2006, il rejoint l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) où il élargit son champ d’action aux milieux marins tropicaux et à la flotte océanographique française. Il promeut la mise en place de grands observatoires autour des outremer français et contribue au programme sur les îles éparses (SO Océan Indien). En 2016, il rejoint l'Institut Méditerranéen d'Océanologie (MIO) à Marseille où il anime le Pôle "Aide à la Gestion Intégrée du milieu marin par la Recherche". Il a récemment pris part aux campagnes françaises consacrées aux algues sargasses dans l’Atlantique. Thomas est convaincu que le futur de l’océanographie passe par la diversification des moyens d’accès à la mer.

Loriane Mendez - Oiseaux marins

Fascinée par le monde marin depuis l’enfance, Loriane Mendez est spécialisée dans l’étude des prédateurs supérieurs. Dans le contexte actuel de changement climatique global, ses motivations visent à mieux comprendre les causes et les conséquences des fluctuations environnementales sur les populations d’oiseaux et de mammifères marins. Après une licence en Biologie (Nice) et un master en Océanographie (Marseille), elle effectue sa thèse de doctorat sur la distribution et le comportement de recherche alimentaire d’oiseaux marins tropicaux (CEBC-CNRS). Son parcours scientifique lui permet d’acquérir de nombreuses compétences (analyses spatiales, génétique des populations) appliquées à différents modèles d’étude (dauphins, baleines, manchots et oiseaux marins tropicaux). Elle travaille actuellement pour la Commission Internationale pour l’Exploration Scientifique de la Méditerranée (CIESM), afin d’aider au développement d’un programme méditerranéen sur les oiseaux marins. Elle a participé à l’identification des oiseaux marins observés durant l'Expédition OceanoScientific 2016-2017.

Nicolas Metzl - pCO2

Chercheur au CNRS, Nicolas Metzl étudie le cycle du carbone océanique et son couplage avec le climat. Après une thèse en océanographie menée à l’Université Pierre et Marie Curie et l’Université de New-Hampshire (USA), il a commencé à étudier les échanges de CO2 à l’interface air-mer et l’accumulation de CO2 anthropique dans l’océan durant les années 90 dans le cadre des programmes internationaux WOCE/JGOFS.  En 1998, il a initié le projet à long-terme OISO (Océan Indien Service d’Observations) dont les campagnes, conduites chaque année à bord du N/O Marion-Dufresne (IPEV-TAAF) dans l’océan Indien Sud et secteur Austral, complètent le réseau international. En qualité de Chairman du groupe SOLAS-IMBER-Carbon, il a initié en 2007 le projet international SOCAT (Surface Ocean Carbon Atlas, www.socat.info) dédié aux observations de CO2 océanique utilisées, en particulier, pour évaluer chaque année le bilan de carbone planétaire (Global Carbon Project). Depuis la première réunion du Programme OceanoScientific au LOCEAN en 2006, Nicolas suit le projet et participe à l’évaluation de la qualité des données recueillies durant les circumnavigations.

Rosemary Morrow - Paramètres physiques en zone Antarctique

Océanographe franco-australienne, Rosemary Morrow travaille au Laboratoire des Études Géophysiques et Océanographiques Spatiales (LEGOS) à Toulouse depuis 1992. Elle est spécialisée dans la dynamique océanique à méso-échelle, utilisant principalement les observations satellitaires et in-situ. Membre du CNAP (Conseil National des Astronomes et Physiciens), elle travaille également au maintien d'observations précises et à long terme pour les études climatiques, pour le service d’observation nationale de données altimétriques satellitaires : le CTOH et d'un service de suivi in ​​situ de l'océan Austral : SURVOSTRAL, à bord du navire de ravitaillement antarctique français : L'Astrolabe. Rosemary enseigne également l'océanographie et l'océanographie satellitaire à l'Université de Toulouse III. Depuis 2009, Rosemary a été nommée "Project Scientist" pour les missions d'altimétrie du CNES, notamment pour les missions Jason (2009-2012) et pour la future mission altimétrique-interférométrique : SWOT.

Gilles Reverdin - Tous paramètres

Chercheur-océanographe au CNRS depuis 1981, Gilles Reverdin est adjunct-scientist du LDEO de Columbia University (New York) depuis 1995. Après une thèse d’université consacrée aux échanges air-mer et à la mousson sur l’océan Indien, il s'est consacré à l’observation de l’océan, pour en comprendre sa variabilité dynamique et géochimique, ainsi que le rôle qu’il joue dans la variabilité climatique. A ce titre, il s'est particulièrement penché sur l’océan de surface, ses courants, sa géochimie, ses échanges avec l’atmosphère en essayant de maintenir des observations dans la durée en vue de servir de référence pour les générations futures. Au cours des quinze dernières années, il s'est impliqué dans la construction de Coriolis, projet Français inter-organismes et à vocation Européenne destiné à organiser et à coordonner l’observation des océans en France et au niveau Européen, tant à des fins "opérationnelles" qu’à des fins de recherche. Il s'intéresse aussi aux instrumentations nouvelles et à l’appropriation de l’observation par la société civile. Il suit et conseille le Programme OceanoScientific depuis son origine en 2006.

Thierry Reynaud - Température / Salinité

Après un PhD à Montréal (Canada) consacré à l’étude des masses d’eau et courants en Mer du Labrador, le franco-canadien Thierry Reynaud atterrit à Brest pour un premier stage postdoctoral au Laboratoire d’Océanographie Physique (LPO - Ifremer). Sa carrière a été initialement consacrée à la compilation des mesures de température et salinité dans l’Atlantique et à la réalisation de climatologies. Depuis 1998, il est ingénieur à l’Ifremer au sein du LPO devenu LOPS récemment. D’abord recruté pour travailler sur les mesures directes de courants profonds, il s’implique actuellement sur des projets de modélisation atmosphérique avec un intérêt pour l’interface air-mer. A la demande de Fabienne Gaillard (✞), Thierry consacre depuis 2014 une partie de son activité aux mesures de surface, salinité et température, sur les navires d’opportunité écologiquement peu intrusifs. Il assume un rôle technique dans la mise en place de capteurs, le traitement des données et la diffusion des résultats, rôle qui s’est révélé être une agréable façon de lier travail et une passion non modérée pour la voile. Au cours de la première Expédition OceanoScientific, Thierry a été un des liens permanents à terre pour le contrôle au quotidien de l’ensemble des données océanographiques.

Richard Sempéré - Contaminants / Micro-plastiques

Directeur de recherche au CNRS, Richard Sempéré est Océanographe Géochimiste spécialiste du cycle des éléments organiques dans l’Océan et l’atmosphère. Il a participé à plusieurs campagnes océanographiques en Méditerranée ainsi que dans les océans Atlantiques et Austral. Ses travaux ont porté sur la dégradation bactérienne et photochimique des composés organiques. Il travaille désormais sur la distribution des contaminants organiques et des micro- plastiques dans l’Océan.  Après des travaux de recherches à Tokyo et son intégration au CNRS en 1994, il a dirigé dès 2004 le Laboratoire de Microbiologie et Géochimie marines (LMGEM) et depuis 2012 l’Institut Méditerranéen d’Océanologie (MIO) qui est une unité de recherche regroupant 240 scientifiques du CNRS de l’IRD et des Universités d’Aix-Marseille et de Toulon. Il a codirigé le programme d’Océanographie MERMEX d'étude de l’impact du changement global sur les écosystèmes marins en Mer pour la Méditerranée. Ayant essentiellement travaillé à partir d’échantillons naturels du milieu marin, il reste persuadé que le Programme OceanoScientific offre de nouvelles perspectives d’observations de l’Océan.

Julia Uitz - Plancton

Chercheuse au CNRS, Julia Uitz a obtenu un doctorat en océanographie biogéochimique en 2006. Après 5 années au Scripps Institution of Oceanography (Etats-Unis) comme chercheuse postdoctorale, elle a intégré le Laboratoire d’Océanographie de Villefranche-sur-Mer en 2012. Ses recherches portent sur les communautés phytoplanctoniques et leur influence sur la pompe biologique à carbone dans l’océan global et dans certaines régions, notamment l’Océan Austral. Dans ce contexte, elle cherche à développer de nouvelles approches couplant des observations optiques et biogéochimiques acquises par échantillonnage classique à bord des navires et issues de plateformes autonomes in situ (flotteurs BGC-Argo) et satellites (couleur de l’océan). Julia a participé à plusieurs campagnes de terrain, dont KEOPS (2005) et SOCLIM (2016) dans la région australe des Kerguelen. En 2017, elle a rejoint le groupe de travail international du SCOR "P-OBS", dont l’objectif est de stimuler l’intégration de systèmes d’observation du plancton au sein des grands programmes d’échantillonnage de l’océan. Julia s’investit par ailleurs dans les projets d’outreach dédiés aux scolaires "mon océan & moi" et "adopt a float". 

Didier Zoccola - Biologie marine

Biologiste moléculaire, Didier Zoccola étudie la physiologie des coraux récifaux. Depuis 2000, il est chercheur senior au Centre Scientifique de Monaco (CSM) avec un focus sur la biominéralisation et la symbiose. Depuis plus de quinze ans, il a combiné la biologie moléculaire, la biochimie et l'immunochimie pour comprendre comment les coraux construisent leurs squelettes. L'acidification des océans (AO) réduit les taux de calcification des coraux récifaux et, naturellement, Didier Zoccola a commencé à mener des études mécanistiques sur l'AO et la biominéralisation. Il a obtenu son doctorat en 1993 en Sciences de la Vie (spécialité immunologie) à l'Université de Nice - Sophia Antipolis, et a ensuite travaillé à l'Hôpital de Nice. La passion pour la mer et la plongée sous-marine du Docteur Zoccola l'ont naturellement conduit à la biologie marine. Il a participé à plusieurs expéditions : Tara Ocean (2010), Tara Pacific (2017-2018). Pour le lancement de la nouvelle expédition de la Principauté de Monaco : Les Explorations de Monaco, il était en charge de la mise en œuvre des équipements embarqués tels que les différents laboratoires et instruments, tout en assumant le rôle de coordinateur du projet scientifique du CSM pour Les Explorations de Monaco. C'est un des coordinateurs de Tara Pacific.

Lundi 19 février 2018

OceanoScientific renforce son Conseil d'Administration

Créée le 7 janvier 2011, OceanoScientific renforce son Conseil d'Administration pour accompagner la montée en puissance de l'association suite à l'Expédition OceanoScientific 2016-2017 réussie par Yvan Griboval en 60 jours d'exploration océanographique en solo dans le Courant Circumpolaire Antarctique (40°/60° Sud), sous les trois grands caps continentaux : Bonne-Espérance, Leeuwin et Cap Horn. Pour mettre en œuvre les nouvelles actions et les futures expéditions de Cape Town à Cape Town autour de l'Antarctique - toujours au départ/retour de Monaco - la gouvernance de cette association philanthropique d'intérêt général se constitue désormais à parité hommes/femmes de : Lamène Krim, Président ; Juliette Declercq, Vice-Présidente ; Brigitte Huault Delannoy, Secrétaire Générale ; Rupert Schmid, Trésorier. Une fonction de Directrice Scientifique a été créée et confiée à Laurence Eymard (CNRS), qui intègre donc le Conseil d'Administration avec la mission de constituer et de coordonner le "Comité Scientifique Fabienne Gaillard" fort de douze membres issus des instituts scientifiques qui encadrent les actions OceanoScientific. Il sera opérationnel dès la mi-mars. Les autres Membres du Conseil d'Administration sont : Rémi Bollack, Jacques Saint-Marc et Béatrice Witvoet. Jean-François Leprince-Ringuet, précédemment Président-Fondateur, devient Président d'Honneur. Cécile d'Estais demeure Déléguée Générale et Yvan Griboval Directeur des Expéditions OceanoScientific.

Bibliothèque Albert Ier, Prince de Monaco / Maison des Océans / Paris - Lamène Krim, après 38 années passées à des postes de management au sein de IBM France, puis désormais conseil en stratégie de développement auprès de sociétés innovantes depuis 2012, est devenu samedi 10 février 2018 Président bénévole de l'association OceanoScientific pour un mandat de cinq ans - Photo OceanoScientific

Lamène Krim - Président

Après une carrière de 38 années à IBM, Lamène Krim, fort d’une Maitrise en Mathématiques et d’un DESS Systèmes d’Information, conseille et accompagne bénévolement des cadres dans le développement de leur carrière. Il intervient aussi comme conseil en stratégie d'entreprises innovantes, à l’image de la société Energimotique, spécialisée dans l’intelligence des bâtiments et en forte croissance. Lamène a pris son premier poste de management en dirigeant le support technique et marketing de la Direction des Opérations Extérieures (DOE) de IBM France, couvrant 23 pays (Afrique et DOM/TOM). Ensuite, il a créé et dirigé l’après-vente et le service de la nouvelle ligne UNIX dont le succès - référence mondiale - lui a valu le "Prix du Président 1993". De la fin des années 90 jusqu'en 2012, Lamène a dirigé l’activité Grands Systèmes, puis le Support Technique et Technologique de IBM France. Cette expérience de dirigeant éclectique dans de multiples secteurs du géant mondial de l'informatique a permis à Lamène de participer à la mise en œuvre de solutions technologiques émergentes, jusqu’à l'intégration des seize premières entreprises acquises par IBM dès le début des années 2000.

Juliette Declercq - Vice-Présidente

Passionnée par les marchés financiers, Juliette Declercq a fondé (2015) et dirige JDI Research Ltd, une entreprise de conseil en macroéconomie, géopolitique et investissements financiers au terme de vingt années d’expérience professionnelle couronnée de succès auprès d'institutions financières internationales : J.P. Morgan et Morgan Stanley. Aujourd'hui, JDI Research Ltd est leader mondial dans le domaine du conseil en investissement et macroéconomie au gré de recommandations sur mesure au profit des directeurs de placements des sociétés d’investissements les plus influentes. Ce rôle privilégié à l’épicentre de toutes les tendances macroéconomiques permet à Juliette de constater les risques relatifs à la vision courtermiste des gouvernements et de témoigner de la course à la croissance qui néglige la nécessaire pérennité des ressources, à l'opposé d'une croissance raisonnée, à long terme. Les écosystèmes environnementaux et la biodiversité subissent les conséquences de ce phénomène planétaire, en particulier l’Océan, source de vie pour nos descendants. Juliette se bat donc pour laisser à ses enfants : Théodore et Joséphine, la planète qu’ils méritent.

Brigitte Huault Delannoy - Secrétaire Générale

Fidèle à TF1 pendant 38 ans, Brigitte Huault Delannoy a effectué toute sa carrière à la télévision. Après quelques années au Service des Sports comme Responsable des Opérations Spéciales et des Partenariats aux côtés de Jean-Claude Dassier, Brigitte intègre la Direction Générale de la chaîne auprès d’Etienne Mougeotte. Elle y met en place la politique des grands événements : NRJ Music Awards, Les Enfoirés, Opération Pièces Jaunes, Sidaction, etc., ainsi que les grandes soirées spéciales sur la thématique "musique" : Johnny Hallyday, Céline Dion, Charles Aznavour, etc. Brigitte gère également les documentaires de TF1 et le pilotage de la stratégie des programmes courts sponsorisés, tant dans leur contenu que pour leur positionnement. En qualité de Responsable des Partenariats musicaux, Brigitte crée et développe le lien entre TF1, le monde de la musique et les artistes. Aujourd’hui, à la tête de BHD World, elle produit et réalise des émissions et documentaires pour les chaînes de TV. Elle a notamment produit et réalisé pendant six ans avec l’Office National du Tourisme Marocain pas moins de 120 portraits qui ont été diffusés sur TF1, M6, et LCI.

Rupert Schmid - Trésorier

Né de parents autrichiens, Rupert Schmid arrive en France à l’âge de quatre ans. Patron de presse à 21 ans, il devient Directeur du Développement du Journal des Finances en 1988, puis Directeur général du magazine Défis et du groupe de communication Sorio en 1995. En 1999, Henri Proglio le recrute comme Directeur de la Communication et du Marketing des branches Propreté et Transport du futur groupe Veolia Environnement. Devenu chargé de mission auprès de Stéphane Richard, futur président d’Orange, il pilote en 2006 le rachat des aéroports de Nîmes et de Beauvais et redresse une filiale du groupe en Australie. La rencontre en 2007 avec la Famille Allouche, propriétaire de Biologique Recherche, lui offre cette opportunité dans le secteur des cosmétiques de luxe. Rupert s’associe à Philippe Allouche et à son ami Pierre-Louis Delapalme, qui quitte le groupe Yves Rocher pour cette aventure. Tous trois investissent dans la R&D, développent l’international et négocient avec les distributeurs. Ils internalisent la production dans un laboratoire quasi-pharmaceutique. La marque Biologique Recherche est désormais présente dans les hauts lieux de la cosmétique et du spa de plus de 70 pays.

Chercheuse au CNRS, Chevalier de la Légion d'Honneur, Laurence Eymard a mené sa carrière dans le domaine du climat et des interactions océan-atmosphère jusqu'en 2017. Elle a piloté et participé à une dizaine de campagnes de mesures en mer (1990 - 2000) et s'est parallèlement spécialisée dans l'observation spatiale de l'atmosphère et de la surface océanique. Elle a ainsi dirigé le Laboratoire d'Océanographie et du Climat : Expérimentations et Approches Numériques (LOCEAN) de 2004 à 2011. A ce poste, Laurence découvre le projet OceanoScientific le 14 novembre 2006. Avec ses collègues du LOCEAN ainsi que de plusieurs autres laboratoires, dont Fabienne Gaillard (✞) de l’Ifremer, elle soutient et encourage cette démarche originale pour offrir à la recherche sur l'océan et le climat des données collectées à l'interface océan-atmosphère. Ces dernières années, les défis du changement climatique et de la transition écologique ont conduit Laurence à s'engager dans des projets associant scientifiques et citoyens, dans le cadre de l'Institut de la Transition Environnementale de Sorbonne Universités. Elle a poursuivi en particulier un projet d'observatoire participatif de l'environnement urbain.

Laurence Eymard - Directrice du Comité Scientifique Fabienne Gaillard

Rémi Bollack - Membre du Conseil d'Administration

Dirigeant et administrateur de sociétés, Rémi Bollack est diplômé de l’ISG et de l’INSEAD. Il a été successivement Associé chez Arthur Andersen, cadre exécutif chez IBM Global Services, puis Vice-Président et dirigeant de filiales chez Orange Business Services. Rémi a accompagné nombre de grandes entreprises dans le cadre de projets de transformations complexes fondés sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Depuis plusieurs années, il focalise son attention sur la transformation digitale et les nouveaux modèles d’organisation et de gestion des compétences. Il préside aujourd’hui la société "PremiumPeers", une plateforme de conseil et d’expertise de haut niveau, riche d’une communauté de talents de plusieurs centaines de consultants et de partenaires, au service de la transformation des entreprises, en France et à l'international. Le regard de Rémi, tourné vers l'Avenir et ses grandes mutations, est un atout indéniable au profit de la stratégie de développement de l'association OceanoScientific dans sa mission de sensibilisation du plus grand nombre, en France et au-delà, à la nécessaire préservation de l'Océan pour les générations futures.

Jacques Saint-Marc - Membre du Conseil d'Administration

Né au Maroc au bord de l’Océan Atlantique, Jacques Saint-Marc est économiste et urbaniste, diplômé des universités de Rabat et de Paris. Débutant au sein d’une équipe d’aménageurs de stations touristiques de la Caisse des Dépôts et Consignations, il a réalisé des études de développement de la Côte bretonne prenant en compte les enjeux du développement durable. Puis il se tourne vers l’aménagement urbain. Le ministère de l’Équipement lui confie la responsabilité de la qualité de l’Aménagement Urbain et aussi celle de l’Habitat. Il les a déclinées en termes de vie quotidienne et a lancé des programmes interministériels très diversifiés, notamment : "Villes plus sûres et quartiers sans accidents", "Réhabilitation du sentier douanier". « Loisirs en pied d’immeubles », «Le chemin de l’école »...Il a coordonné la réhabilitation de la Corderie Royale et de son site à Rochefort sur Mer. Membre de cabinets ministériels, du Commissariat au Plan, conseiller du président de l'ADEME, responsable d'accords d’Etat (Canada, Chine, etc.) dans le domaine du Développement Durable, Jacques veille à la qualité des eaux, des rivières et des lacs et à la préservation de l’Océan.

Béatrice Witvoet - Membre du Conseil d'Administration

Avocate au Barreau de Paris depuis 1992, Béatrice Witvoet est diplômée de l’Université Paris II en Droit Européen - en collaboration avec la Universidad Complutense de Madrid dans le cadre du programme Erasmus. Elle est titulaire d’un master éco-droit de Transports Internationaux à Paris I. Béatrice exerce au sein du Cabinet Bouloy Grellet et Associés pendant huit ans et fonde le Cabinet LBEW avec deux autres avocats. LBEW est un cabinet de niche spécialisé dans le secteur maritime : transport, logistique et risques industriels, œuvrant pour des opérateurs de transport, acteurs de l’assurance maritime et industriels, en France comme à l’étranger. En 2004, Béatrice fonde avec quatre autres femmes la branche française du réseau WISTA (Women International Shipping and Trading Association), forte aujourd’hui d’une centaine de membres. WISTA est présente dans quarante pays et compte trois mille membres. Administratrice du Cluster Maritime Français et de l’Ecole Nationale Supérieure Maritime (ENSM, elle travaille sur divers projets : promotion de l’assurance maritime française ; environnement juridique des Energies Marines Renouvelables (EMR) ; attractivité des métiers de la mer auprès des femmes.

Jean-François Leprince-Ringuet - Président d'Honneur

Président-Fondateur de l'association OceanoScientific, créée le 7 janvier 2011, Jean-François Leprince-Ringuet, diplômé de l'Ecole des Mines - Paris, a travaillé pendant 35 ans dans le secteur des technologies de l’information après son service militaire dans la Marine. Il a débuté sa carrière à Thomson CSF, puis IBM et HP, avant de créer UNISOURCE France, filiale d’opérateurs de télécommunications européens, puis SIRIS, filiale d’UNISOURCE et de la Compagnie Générale des Eaux. Jean-François rejoint ensuite Capgemini comme Président Directeur général de la filiale Telecom & Media, puis BULL comme membre du Comité de Direction et, enfin, Eutelsat comme Chief Commercial Officer et membre du Comité Exécutif. Il a par ailleurs présidé la Fondation de l'Institut de l’Audiovisuel et des Télécommunications en Europe (IDATE). Jean-François est actuellement membre du Conseil d’Administration de l’Ecole Sainte-Geneviève - "Ginette" dont il est issu et il est surtout Chargé de Mission bénévole pour l’Œuvre d’Orient, association philanthropique fondée en 1856 et placée sous la protection de l’Archevêque de Paris pour soutenir l’action des communautés religieuses chrétiennes en Orient.

Cécile d’Estais - Déléguée Générale

Maman de triplés - les vrais jumeaux Quentin & Malo et Léa - particulièrement sensibles à l'environnement marin, Cécile d'Estais a mené pendant 17 ans une carrière professionnelle dans la finance internationale comme analyste financier spécialisée dans l'industrie du luxe et cosmétiques à Londres et à Paris, au sein de grandes institutions : Paribas Capital Markets, NatWest Securities et CDC IXIS (Caisse des Dépôts et Consignations) ; puis Senior Banker chez IXIS CIB en charge de la conception et de la mise en œuvre de solutions financières. En 2006, à l'annonce de la naissance prochaine de ses triplés, Cécile délaisse ses stricts tailleurs de banquier conseil pour accompagner son mari, Yvan Griboval, dans la conception puis le développement du Programme OceanoScientific. Tout au long de l'Expédition OceanoScientific 2016-2017, Cécile a tenu fermement la  barre à terre en veillant à la fois à la bonne liaison entre les scientifiques et le skipper solitaire de l'OceanoScientific Explorer, tout en assumant toutes les tâches de communication générale et média, mais également les relations avec les écoles et les partenaires. Cécile est Déléguée Générale - et couteau suisse ! - de l'association depuis 2013.

Yvan Griboval - Directeur des Expéditions OceanoScientific

Entrepreneur autodidacte, Yvan Griboval a été successivement coureur au large professionnel, journaliste de presse écrite et TV, organisateur d'événements et chef d'entreprise. Il a conçu le Programme OceanoScientific en 2005-06, puis l'OSC System de 2008 à 2016. Celui-ci permet la collecte automatique de données scientifiques toutes les six secondes, notamment sur de petits navires et leur transfert automatique par satellite toutes les heures aux chercheurs. Durant l'hiver 2016-2017, Yvan a mené avec succès la première Expédition OceanoScientific au gré d'un tour du monde à la voile en solitaire. Soit 152 jours de navigation en solo dont 60 d'expédition océanographique dans le Courant Circumpolaire Antarctique sous les trois grands caps : Bonne-Espérance, Leeuwin et Cap Horn. Il institutionnalise désormais ces navigations à la voile à vocation océanographique dans le Courant Circumpolaire Antarctique - en été comme en hiver austral - et il œuvre aussi à équiper les voiliers de course océanique qui naviguent sous les trois grands caps continentaux. Yvan est l'initiateur de l'association philanthropique d'intérêt général OceanoScientific, créée le 7 janvier 2011.

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