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Actualités 2023 

Mercredi 31 mai 2023

Cap sur Marseille

Après le succès de l'escale de Toulon (22 - 27 mai) du Tour MER & MÉTIERS - Révéler les vocations de Demain du programme FAçade Méditerranéenne EXemplaire - FAMEX 2030, l'escale marseillaise est planifiée du lundi 5 au samedi 10 juin, incluant donc le World Oceans Day, jeudi 8 juin. Le catamaran LAGOON 570 reconditionné en OceanoScientific Explorer LOVE THE OCEAN de l'association OceanoScientific, base totem de cette initiative du Campus des Métiers et Qualifications d'excellence (CMQe) "Économie de la Mer" de l'Université de Toulon, arrivera lundi 5 juin vers 16h00 dans le Vieux-Port de Marseille, au ponton face à la Mairie de la Cité Phocéenne. 

À l'occasion de la première escale du programme FAMEX 2030 (22 - 27 mai), alors que les associations La Touline et CINav accueillaient un grand nombre de jeunes dans l'enceinte du Palais des Congrès Neptune de Toulon, Justine Camus, coordinatrice des escales du Tour MER & MÉTIERS au sein de l'association OceanoScientific, accueillait les agents portuaires de la Rade à bord du LOVE THE OCEAN.

 

Au programme des échanges : l'évolution des modes de propulsion des navires qui tendent vers des mobilités maritimes décarbonées pour des ports propres. Soit exactement le thème du second axe prioritaire du programme FAçade Méditerranéenne EXemplaire - FAMEX 2030.

 

Ce sera également le thème abordé dans l'amphithéâtre de l'antenne marseillaise de l'École Nationale Supérieure Maritime (ENSM), jeudi 8 juin dans le cadre du World Oceans Day. En effet, de 13h30 à 16h30, pas moins de 130 étudiants de troisième année du cursus Ingénieur seront initiés à deux innovations majeures pour réduire l'impact carbone des navires :

- Le routage pour bénéficier de vents et de courants portants pour diminuer la consommation de carburant, présenté par Christian Dumard, routeur renommé des courses et coureurs océaniques ;

- L'usage de l'hydrogène dans la propulsion des navires, exposé par Jérémie Lagarrigue, un des meilleurs spécialistes français sur ce thème depuis plus de dix ans, Directeur Général de la société EODev - Energy Observer Developments.

 

Par ailleurs, ce même jeudi de célébration de l'Océan, à l'autre extrémité de Marseille le projecteur sera braqué sur les collégiens et lycéens inscrits au Brevet d’Initiation à la Mer (BIMer) de l’Éducation Nationale. Ils visiteront le Grand Port Maritime de Marseille en vedette et un ferry de CORSICA linea. Les résultats du BIMer 2023 seront communiqués sous l'autorité de Bernard Beignier, Recteur de la région académique Provence-Alpes-Côte d’Azur. Ces actions sont pilotées par les associations : La Touline et Campus national des industries de la mer (CINav), toutes deux membres du consortium FAMEX 2030.

 

La Touline - qui possède son siège à Brest et des antennes locales à Marseille, La Seyne-sur-Mer, Nantes et Lorient - organisera également en début de semaine des rendez-vous ExploriMer à destination des demandeurs d'emploi et des jeunes, avec la présence de Anaïs Diméglio, Archéologue du Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines (DRASSM), puis de Lucie Fournier, officier de Marine marchande, qui témoigneront de leur expérience professionnelle. Un forum biodiversité marine et un forum dédié à l'usage du vent : du nautisme à l’éolien en mer générateur d'emplois d'avenir, complèteront le programme. Ces animations auront lieu à La Cité des Métiers de Marseille et de Provence-Alpes-Côte d'Azur (4 rue des Consuls, Marseille 2e). La Touline illustrera ainsi une fois encore sa vocation de "Lien social des Métiers de la Mer".

 

Dès samedi 10 juin, Yvan Griboval, Président de OceanoScientific et Directeur des expéditions éponymes, entamera la Mission BioDivMed 2023 de collecte des échantillons d'ADN environnemental en 54 stations de deux kilomètres chacune entre Menton (frontière italienne) et Cerbère (frontière espagnole) qui seront réalisées grâce au pneumatique semi-rigide professionnel Vanguard motorisé Suzuki selon des procédures définies par David Mouillot (UMR MARBEC).

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Lors de l'accueil des agents portuaires de la Rade de Toulon, Justine Camus (à gauche) a notamment reçu à bord

du LOVE THE OCEAN, de gauche à droite : Manuel Feldis, Agent portuaire Toulon Vieille Darse ; Françoise Temam,

Agent portuaire Darse Nord ; Vanessa Pozo, Agent portuaire La Seyne-sur-Mer ; Lucas Mazzonetto, Agent portuaire Toulon Vieille Darse ; Thomas Legall, Maître de Port Principal du Port de Toulon Darse Nord. Photo OceanoScientific 

Mercredi 24 mai 2023

Première escale du Tour MER & MÉTIERS - FAMEX 2030

Lundi 22 mai à 12h30 le catamaran LAGOON 570 reconditionné en OceanoScientific Explorer LOVE THE OCEAN a accosté au quai d'honneur de Toulon pour une semaine d'escale, ouvrant ainsi le cycle 2023 du Tour MER & MÉTIERS - Révéler les vocations de Demain du programme FAçade Méditerranéenne EXemplaire - FAMEX 2030. Cet événement, qui s'inscrit dans les actions du quatrième Programme d'Investissements d'Avenir (PIA4) de FRANCE 2030, est une initiative de l'Université de Toulon pilotée par le Campus des Métiers et Qualifications d'excellence (CMQe) - Économie de la Mer - Région Sud basée à La Seyne-sur-Mer. Il est mis en œuvre par un consortium de 27 membres, dont l'association OceanoScientific. Objectif déclaré : la promotion des métiers de l'Économie Bleue, qu'il s'agisse de postes à pourvoir dès aujourd'hui dans une multitude de secteurs industriels et scientifiques, ou d'opportunités de voies professionnelles en devenir du fait de l'incroyable diversité des métiers liés à l'Océan.

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Ce sont Madame Clémence Mounier, Conseillère Municipale déléguée à la Mer représentant Madame la Maire Josée Massi et Monsieur Philippe Buffe de Mornas, Conseiller du Président de l'Université de Toulon, Xavier Leroux, qui ont pris les amarres du catamaran LOVE THE OCEAN à son arrivée au quai d'honneur de Toulon. Photo OceanoScientific

Durant cinq jours, l'escale de la base totem navigante du FAMEX 2030, le catamaran à vocation océanographique et promotionnelle LOVE THE OCEAN, est l'occasion de nombreuses conférences, tables rondes et démonstrations au sein du Palais des Congrès Neptune de Toulon où officient à cette occasion les grands acteurs de la formation aux métiers de la mer, dont le Campus national des industries de la mer (CINav) et l'association La Touline, créée en 1989 par des marins dans un contexte de crise de la Marine de Commerce et de la Pêche. Par solidarité, les navigants à l'origine de cette association née à Brest ont mis à profit leurs réseaux professionnels et leurs expériences pour aider d’autres marins à retrouver un embarquement. Ainsi réputée pour l'efficacité de ses actions en faveur de la reconversion des professionnels du Maritime, La Touline développe également nombre d'actions à destination des jeunes, dès le collège, pour les motiver à s'orienter vers les métiers de la mer.

Les deux axes majeurs du programme FAMEX 2030 sont :

 

AXE 1 - Pêche & Aquaculture d’une alimentation durable, pour faciliter la formation et la sensibilisation des acteurs sur leurs sites d’exercice aux changements des pratiques professionnelles induites par le dérèglement climatique, pour une pêche durable au profit du consommateur. 

 

AXE 2 - Mobilités marines décarbonées & Ports propres, pour anticiper les compétences nécessaires à la transformation (refit) et à l’hybridation des navires en service, tout en anticipant la mise en œuvre de formations compatibles avec la pratique des nouvelles énergies de propulsion. Toutes les flottes, sans aucune exception, sont donc concernées : navires de fort tonnage, yachts de plaisance, bateaux de pêche, unités des bateliers, jusqu'aux annexes et aux drones.

 

Au-delà de ces deux objectifs majeurs, la finalité du FAMEX 2030 - financé pour moitié par la Caisse des Dépôts et Consignations - Banque des Territoires et la Région Sud, est de mettre en exergue que l'Océan est un puissant vecteur de développement économique, un fantastique pourvoyeur d'emplois de toutes natures.

Prochaine escale : Marseille du lundi 5 au samedi 10 juin 

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L'escale de Toulon du catamaran LOVE THE OCEAN de l'association OceanoScientific a été l'occasion d'embarquer

le pneumatique semi-rigide de travail Vanguard, motorisé Suzuki ; deux partenaires réunis pour favoriser le succès

des Expéditions OceanoScientific 2023-2030. Photo OceanoScientific

Mercredi 17 mai 2023

DRAGOON devient LOVE THE OCEAN

"Gérer au mieux les ressources de la Planète, c'est appliquer les principes essentiels de l'économie circulaire" explique Yvan Griboval, Président de l'association OceanoScientific et navigateur-explorateur engagé dans des navigations à vocation océanographique en Méditerranée : Mission BioDivMed 2023, comme dans l'Océan Indien : Expéditions OceanoScientific 2023-2030 et de promotion des nouveaux métiers de l'Économie Bleue : Tour MER & MÉTIERS - Révéler les vocation de Demain du programme FAçade Méditerranée EXemplaire - FAMEX 2030, qui débutera à Toulon lundi 22 mai.

 

C'est ainsi qu'au lieu de dépenser quelques millions dans un bateau neuf, OceanoScientific a choisi de donner une nouvelle vie à un catamaran LAGOON 570 (17 mètres), produit en 2000-2001 par le chantier Construction Navale Bordeaux - CNB sur plans de Marc Van Peteghem et de Vincent Lauriot-Prévost (Cabinet VPLP) : "Un catamaran bien né, conçu intelligemment par des marins pour des marins hauturiers, construit solidement par une unité du Groupe Beneteau leader mondial dans son secteur d'activités, à l'aise quasiment en toutes conditions de navigation océanique… Bref, l'outil idéal pour les futures missions philanthropiques d'intérêt général de l'association OceanoScientific, avec un programme annuel de 12 000 à 15 000 milles nautiques durant huit ans".

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Le LAGOON 570 né DRAGOON en 2001 est devenu LOVE THE OCEAN le 12 mai chez Port Navy Service à Port-Saint-Louis-du-Rhône grâce à la dextérité et au talent de Bertrand Le Gallic, patron des sociétés Stickerman - Pix'Sail (Auray - Morbihan).

Bertrand fut le complice de Yvan Griboval durant les 24 années du Trophée Clairefontaine des Champions de Voile 

durant lesquelles il gérait les marquages des huit catamarans. Photo OceanoScientific

En un mois passé chez Port Navy Service (Port-Saint-Louis-du-Rhône), les principaux travaux ont concerné prioritairement la réfection des moteurs, des saildrives et des sources d'énergie traditionnelles. Des travaux essentiels réalisés efficacement par les équipes de Christophe Ortin (Atelier Marine Services). Il était question également de mettre à nu les œuvres vives (parties immergées des coques) pour appliquer plusieurs couches de primer - qui protège le polyester - puis d'antifouling à matrice dure. Cela évite qu'une vie se développe sous le catamaran sans pour autant laisser des particules de produits chimiques se dissoudre dans la mer. Ce fut l'affaire de Frédéric Switala (META Yachts Services) et de ses collaborateurs.

 

L'équipement en moyens de production d'énergie décarbonée : hydro générateurs et panneaux solaires, se fera de la mi-juillet à la mi-août au terme du Tour MER & MÉTIERS du FAMEX 2030, puis de la Mission BioDivMed 2023.

 

Évidemment c'est le changement de robe orchestré par Bertrand Le Gallic (Stickerman - Pix'Sail) qui est la transformation la plus spectaculaire. Le vieux catamaran de plaisance blanc est en cours de transformation en un beau navire de travail gris. Il devient le premier catamaran à vocation océanographique et promotionnelle des nouveaux métiers de l'Économie Bleue, se déplaçant sans rejet de CO2.

 

LOVE THE OCEAN sera équipé de son matériel scientifique fin mai, puis en juillet-août :

 

- Pompe et kits de filtration de collecte d'ADN environnemental - ADNe montés à bord du pneumatique semi-rigide Vanguard motorisé Suzuki.

 

- OceanoScientific System - OSC System de collecte automatique toutes les dix secondes et de transmission automatique toutes les heures d'une dizaine de données physico-chimiques destinées à alimenter les bases de données météorologiques en temps quasi réel et les bases de données scientifiques dédiées à l'étude des causes et des conséquences du dérèglement / réchauffement climatique : Température & Salinité de l'eau de mer de surface, Fluorescence, Oxygène dissous ; Température & Humidité de l'air, Direction & Force du vent ; Pression atmosphérique, etc.

- Kit de séquençage ADN / ARN embarqué pour sauvegarder les données génétiques d'organismes marins méconnus en voie de disparition en vue d'une valorisation de molécules d'intérêt destinée à favoriser l'émergence de nouvelles thérapies de la Santé et du Bien-être (Dermatologie - Cosmétologie - Nutrition) et de services à l'environnement par biomimétisme (Aquaculture - Agriculture).

 

- Congélateurs dédiés aux échantillons scientifiques.

 

- Robot sous-marin (- 300 m) de collecte de sédiments.

 

- Matériel de transmission satellitaire pour accès / transmission aux bases de données scientifiques internationales.

 

Zones d'explorations : Méditerranée Ouest - Atlantique - Manche - Mer du Nord – Méditerranée Est - Mer Rouge - Océan Indien : Iles Éparses (France) dans le Canal du Mozambique.

 

LOVE THE OCEAN / LAGOON 570 n°7 dans la série : Longueur de coque : 17,06 m - Largeur : 9,15 m - Tirant d'eau : 1,40 m - Déplacement : 18 tonnes - Surface de voilure au près : 170 m2 - Surface de voilure au portant : 216 m2.

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Première phase : Préparation des coques avant application du covering. C'est une étape délicate,

parfaitement maitrisée par Erwan Monchaux (Stickerman - Pix'Sail). Photo OceanoScientific

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Bertrand Le Gallic et Erwan Monchaux (Stickerman - Pix'Sail) bataillent contre les rafales de Mistral pour appliquer

l'adhésif HEXIS produit à Frontignan (Occitanie). La longévité du covering dépend de la qualité de l'application du film adhésif.

Photo OceanoScientific

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Résultat parfait : La coque du catamaran LAGOON 570 est devenue un véritable miroir.

Ce voilier va pouvoir entamer sa nouvelle vie entre les mains des équipages de l'association OceanoScientific

pour mener des expéditions océanographiques et de promotion des métiers de l'Économie Bleue. Photo OceanoScientific

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Trois couches de primer, puis deux couches d'antifouling bientôt apposées par l'équipe

de Frédéric Switala (META Yacht Services) et le catamaran LOVE THE OCEAN pourra retrouver très vite son élément

et entamer ses missions philanthropiques d'intérêt général. Photo OceanoScientific

Mercredi 3 mai 2023

Mission BioDivMed 2023 : Une cartographie inédite

de la biodiversité marine méditerranéenne

La Mission BioDivMed 2023 va réaliser un inventaire du vivant synchronisé et standardisé sur le littoral méditerranéen français et le Sanctuaire Pelagos par l’utilisation de l’ADN environnemental (ADNe) sous l’impulsion conjointe de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, de l’Université de Montpellier et d’un laboratoire commun financé par l’ANR entre l’Unité de Recherche MARBEC et l’entreprise SpyGen. Ce partenariat inédit et exemplaire au service de la biodiversité marine associe également la société Andromède Océanologie, l’alliance Vigilife et deux associations philanthropiques de Nice : OceanoScientific et We are Méditerranée. Cette opération exceptionnelle va permettre de cartographier pour la première fois à fine échelle et de manière synchrone la biodiversité marine de la zone côtière de Méditerranée française, y compris les lagunes, les embouchures de fleuves et les ports, jusqu’au Sanctuaire Pelagos entre la Corse et le continent.

 

Ce sera la première grande Expédition OceanoScientific avec le catamaran LOVE THE OCEAN, actuellement en préparation chez Port Navy Service (Port-Saint-Louis-du-Rhône). Pour cela, son pneumatique Vanguard Marine motorisé Suzuki Marine va être spécialement aménagé et équipé pour faciliter le travail de l'équipe de l'association OceanoScientific. Une soixantaine de stations de prélèvements d'environ un mille nautique ont été sélectionnées entre la frontière italienne et la frontière espagnole par l'équipe des scientifiques de MARBEC placée sous la direction de David Mouillot. Chaque station sera parcourue deux fois pour optimiser l'efficacité de la collecte.

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Mardi 25 avril 2023, devant le port de La Grande Motte et grâce à la collaboration du Yacht Club de la Grande Motte (YCGM), Alicia Dalongeville (SpyGen) fait une démonstration de la procédure de collecte d'échantillons d'ADNe

à une partie de l'équipe de l'association OceanoScientific. Photo OceanoScientific

L’objectif de la Mission BioDivMed est de déterminer et de mieux comprendre les occurrences des espèces de poissons, de crustacés et de mammifères marins puis d'établir une véritable cartographie à fine échelle de la biodiversité marine. Pour ce faire, la technologie de l’ADN environnemental (ADNe) sera utilisée pour permettre un inventaire standardisé de la Méditerranée mené de façon synchronisée par quatre campagnes d’échantillonnage. Pendant quatre mois, plus de 700 filtrations d’ADNe seront effectuées dans les eaux marines et saumâtres s’étalant sur plus 2 000 kilomètres.

 

Le metabarcoding de l’ADNe est une nouvelle technologie qui permet d’inventorier la biodiversité aquatique via les traces ADN laissées par les espèces dans leur environnement. La filtration et l’analyse de l’ADNe permettent la détection de nombreuses espèces et présente donc un fort potentiel pour développer une nouvelle génération d’indicateurs de l’état de santé des eaux marines sous impact humain ou mesures de protection.

 

Jamais un tel inventaire synchronisé et standardisé en faveur de la biodiversité marine n’a été engagé sur le territoire français. Cet effort sans précédent est issu de la collaboration et de la mise en synergie de quatre campagnes océanographiques prévues cette année entre mai et août 2023 :

 

PISCIS : La campagne de surveillance de l’état de santé des herbiers de posidonie et du coralligène qui est mise en œuvre pour le compte de l’Agence de l’eau par Andromède Océanologie ;

 

PIAF : L'étude de la vie marine des substrats meubles et sableux. PIAF est coordonnée par l’Université de Montpellier ;

 

L'Expédition OceanoScientific longera les côtes méditerranéennes de la frontière italienne à la frontière espagnole pour recueillir des échantillons d'ADNe et pour informer et sensibiliser au sujet des enjeux relatifs à l'Océan et sa biodiversité en réalisant le Tour MER & MÉTIERS du programme FAçade Méditerranéenne EXemplaire - FAMEX 2030 ;

 

L’expédition Pelagos de l’association We are Méditerranée, dont l’ambition est d’étudier la vie marine dans la zone pélagique, notamment celle du Sanctuaire Pelagos (ASPIM) visant à protéger les mammifères marins dans un triangle comprenant le continent français et italien et incluant la Corse en son sommet.

 

Grâce à cette coopération, une première cartographie de la biodiversité marine d'une résolution de dix kilomètres, sera mise à disposition en 2024 de l’ensemble des acteurs et des gestionnaires de l’espace littoral et marin sur les plateformes cartographiques MEDTRIX et Vigilife Maps - l’Observatoire Mondial du Vivant, dont l’Université de Montpellier et SpyGen sont deux des membres fondateurs.

 

Mission BioDivMed 2023

Mercredi 19 avril 2023

Première phase opératoire terminée avec succès

Depuis mardi après-midi 18 avril, le catamaran LAGOON 570 de 17 mètres, construit en 2001 sur plans de Marc Van Peteghem et Vincent Lauriot-Prévost (VPLP) au chantier CNB (Groupe Beneteau) est sur le terre-plein de Port Navy Service, à Port-Saint-Louis-du-Rhône - Région Sud. C'est donc dans l'une des bases techniques de l'association OceanoScientific que ce catamaran DRAGOON va devenir le nouvel OceanoScientific Explorer dénommé LOVE THE OCEAN. Sa bénédiction par Monseigneur Dominique-Marie David, Archevêque de Monaco, est programmée dans la matinée du jeudi 29 juin au ponton d'honneur du Yacht Club de Monaco. La sortie de chantier est prévue à la mi-mai en prévision du démarrage du Tour MER & MÉTIERS du programme FAçade Méditerranéenne EXemplaire - FAMEX 2030, qui s'inscrit dans les actions de MÉDITERRANÉE DU FUTUR, la grande opération internationale d'adaptation aux conséquences du dérèglement climatique portée par les 43 pays de l'Union pour la Méditerranée, basée à Barcelone.

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Dernier lever de soleil entre Figueira da Foz (Portugal) et Port-Saint-Louis-du-Rhône (France - Région Sud),

terme de cette première navigation, sur le Bec de l'Aigle, le cap de La Ciotat. Il ne reste plus qu'une trentaine

de milles nautiques à parcourir sur les 1 200 de ce convoyage. Photo OceanoScientific

"Durant cette navigation de 1 200 milles nautiques (2 220 km), nous avons eu quasiment tous les types de vents et d'états de la mer que nous rencontrerons dans des conditions de navigation hauturière", expliquait Yvan Griboval en mettant pied à terre en Région Sud. "Des calmes plats à une belle et longue glissade au portant par 25 à 30 nœuds avec rafales durant près de six heures ; une descente vers le détroit de Gibraltar au louvoyage face à plus de 30 nœuds d'une brise qui levait un gros méchant clapot difficile à escalader ; un petit coup de vent nocturne de trois à quatre heures de 40-45 nœuds d'une nuit sans lune - le "ressenti" est supérieur à l'information de l'anémomètre ! - et un moment véritablement magique au près plutôt serré avec une moyenne de plus de 8,5 nœuds sur le fond par 18 à 22 nœuds de brise printanière au beau milieu du Golfe du Lion. Bref, je n'imaginais pas qu'un LAGOON 570 avec des voiles fatiguées nous offre autant de satisfactions, autant de plaisir durant une telle "navigation découverte".

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Ce convoyage de 1 200 milles nautiques a permis de découvrir le comportement du nouvel OceanoScientific Explorer

LOVE THE OCEAN dans de nombreuses conditions de vent et de mer. Il a été agréable de constater que par vent arrière

de 25 à 35 nœuds il est aisé de tenir durablement une moyenne de 10 nœuds sans beaucoup de voilure. Photo OceanoScientific

Seule ombre au tableau : "Pour la première fois en près de 60 ans à arpenter mers et Océan, j'ai fait appel aux sauveteurs en mer ! De nuit, j'ai en effet réussi à échouer le LAGOON 570 sur l'angle d'une ferme marine d'élevage de thons qui débordait d'une zone balisée entre Cadiz (Espagne) et le Détroit de Gibraltar. Immobilisé là, j'avais l'air aussi bête qu'un thon harponné par un pêcheur. Les secours espagnols sont arrivés rapidement sur zone, pour demeurer en stand-by en cas de besoin d'intervention. À l'heure de l'embauche, les ouvriers de la ferme aquacole sont venus, avec le sourire un rien narquois, couler la petite partie de l'enclos à thons dans laquelle j'avais emberlificoté safran et SailDrive de la coque bâbord du catamaran. Rapidement, nous avons repris la route… un rien penaud !"

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Objectif final de cette navigation Portugal - France, la mise à terre chez Port Navy Service (Port-Saint-Louis-du-Rhône - Région Sud). Ici la phase 1 : Parfaitement présenter le catamaran sur le chariot élévateur. Photo OceanoScientific

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Deuxième phase de la mise à terre par les équipes très compétentes de Philippe Froment, Directeur de Port Navy Service : Sortie progressive du catamaran de son élément. Photo OceanoScientific

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Troisième et dernière phase : Calage du navire sur le terre-plein de Port Navy Service, qui devient donc

une des bases techniques du nouvel OceanoScientific Explorer. De DRAGOON, ce catamaran de 17 mètres va changer

de couleur et va devenir en un mois : LOVE THE OCEAN. Photo OceanoScientific

Mercredi 12 avril 2023

Rock 'n roll à Trafalgar

Le catamaran LAGOON 570 de 17 mètres, construit en 2001 sur plans de Marc Van Peteghem et Vincent Lauriot-Prévost (VPLP) au chantier CNB (Groupe Bénéteau), devient un peu plus chaque jour l'OceanoScientific Explorer LOVE THE OCEAN. Il continue sa progression vers la France. Après plusieurs prestations de maintenance réalisées dans la Marina très accueillante de Lagos (Portugal), nous avons poursuivi la route avec une des séquences de navigation les plus hasardeuses en ce début de printemps en Atlantique comme en Méditerranée : le franchissement du Détroit de Gibraltar.

 

On a beau l'avoir franchi à maintes reprises dans un sens et dans l'autre, y être accueilli par une brise de 25 à 35 nœuds de face (Sud - Sud-Ouest) et un violent courant de grande marée, de face également, est toujours une épreuve. De surcroît dans une mer creuse et courte aux vagues agressives. Mais c'était mieux que les 45 à 55 nœuds de la veille ! Point positif, cela a permis de mesurer la qualité de cette monture de 17 mètres plutôt destinée à des navigations hauturières qu'à ces joutes côtières avec des éléments atmosphériques hostiles. Le doublement du Cap de Trafalgar (Espagne) - de triste mémoire de marins français - fût le plus compliqué. Pas moins de 23 virements de bord au programme pour doubler ce cap historique et nous engager sur les derniers milles à parcourir vers l'Ile de Tarifa (Espagne), porte Ouest du Détroit de Gibraltar.

 

Désormais la remontée vers la France continue, avec le passage de quelques caps délicats et la traversée du Golfe du Lion, souvent animé par une forte Tramontane en cette saison, puis avec la promesse de fortes rafales de Mistral en se rapprochant de la Provence. Encore deux grandes périodes de maintenance et de décoration, puis nous entamerons le 22 mai à Toulon le Tour MER & MÉTIERS du programme FAçade Méditerranéenne EXemplaire (FAMEX 2030) et la Mission BioDivMed de collecte d'ADN environnemental entre les frontières italienne et espagnole à l'initiative de l'Agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse et sous les directives scientifiques de l'Université de Montpellier (UMR MARBEC). 

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Difficile de ne pas avoir un pincement au cœur en doublant le Cap de Trafalgar, avant-dernière porte avant d'embouquer 

le Détroit de Gibraltar vers la Méditerranée. Nous pensons à la bataille navale qui fit rage le 21 octobre 1805 avec la victoire écrasante des Anglais, malgré le décès du vice-Amiral Nelson, leur leader héroïque qui réduisit à néant les deux-tiers 

de la flotte Franco-Espagnole de Napoléon commandée par le vice-Amiral Pierre de Villeneuve. Plus qu'à la défaite 

d'un Napoléon va-t-en-guerre, c'est aux marins péris en mer que nous pensons avec respect.... Photo OceanoScientific

Mercredi 29 mars 2023

Escale technique à Lagos au Portugal

Ayant acquis le catamaran LAGOON 570 numéro 7 à Figueira da Foz, soit à environ 100 milles nautiques au Nord de Cascais et Lisbonne, il était utile et pratique de bénéficier de l'expertise des professionnels établis sur les côtes portugaises pour procéder aux premières révisions et modifications nécessaires avant un usage intensif. Ce catamaran de 17 mètres, construit en 2001 sur plans de Marc Van Peteghem et Vincent Lauriot-Prévost (VPLP) au chantier CNB (Groupe Bénéteau), bien que parfaitement entretenu par ses précédents propriétaires, nécessite en effet d'être mis en configuration pour des navigations océaniques annuelles de 12 000 à 15 000 milles nautiques (environ 25 000 km). 

 

C'est ainsi qu'a été organisée l'escale dans la Marina de Lagos (Algrave) pour confier des prestations relatives au gréement à Pete Keeping et à SOPROMAR en ce qui concerne les moteurs, saildrives (systèmes de propulsion), le générateur et la centrale de navigation. Prochaine étape, le départ samedi 1er avril à destination de Port Navy Service (Port-Saint-Louis-du-Rhône - Bouches-du-Rhône - Région Sud - France) pour la suite de la maintenance et des transformations définitives du DRAGOON suédois en LOVE THE OCEAN français destiné à réaliser les Expéditions OceanoScientific dans les Iles Éparses (Terres Australes et Antarctiques Françaises - TAAF). Ces îles françaises inhabitées de l'Océan Indien se situent dans le Canal du Mozambique, entre Madagascar et l'Afrique. 

 

Auparavant, il sera question de naviguer en Méditerranée à l'occasion du Tour MER & MÉTIERS du programme FAçade Méditerranéenne EXemplaire (FAMEX 2030) et de la Mission BioDivMed de collecte d'ADN environnemental entre les frontières italienne et espagnole. 

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Pete Keeping (de dos) et son équipe s'affairent au pied du mât pour procéder au remplacement de l'étai principal 

du catamaran LOVE THE OCEAN. Photo OceanoScientific

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Début de matinée au ponton d'accueil de la Marina de Lagos. Le catamaran océanographique LOVE THE OCEAN, toujours 

sous les couleurs de DRAGOON, son nom lorsqu'il était sous pavillon suédois, est amarré devant un monocoque d'initiation

à la navigation hauturière (photo ci-dessous). Photo OceanoScientific

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Cet ancien voilier est l'exacte réplique d'une des deux caravelles de Bartolomeu Dias (1450-1500), un des quatre plus célèbres marins-explorateurs portugais du XVe Siècle. Avec un tel navire, il découvrit le Cap des Tempêtes / Cap de Bonne-Espérance 

et le Cap des Aiguilles au Sud de l'Afrique (1487-1488). Photo OceanoScientific

Mercredi 15 mars 2023

Maui Jim s'engage dans les Expéditions OceanoScientific

Yvan Griboval, Président de l'association philanthropique d'intérêt général OceanoScientific et Éric Gonguet, Directeur Commercial France, Belgique & Luxembourg de Maui Jim (Kering Eyewear), ont signé le 14 mars 2023 un partenariat au titre des Expéditions OceanoScientific 2023-2030"Je porte des lunettes de soleil Maui Jim depuis près de 25 ans, depuis que cette marque née dans l'Archipel de Hawaï il y a 35 ans est arrivée en France. Je ne connais rien de mieux pour se protéger en mer des rayons du soleil, directs ou par réverbération", explique Yvan Griboval en utilisateur convaincu. "C'est pourquoi j'ai souhaité que l'équipage du catamaran LOVE THE OCEAN et les scientifiques embarqué(e)s portent des Maui Jim, aussi bien durant les Expéditions OceanoScientific dans les Iles Éparses (Terres Australes et Antarctiques Françaises - TAAF) dans le Canal du Mozambique, entre Madagascar et l'Afrique, qu'en Méditerranée à l'occasion du Tour MER & MÉTIERS et de la Mission BioDivMed de collecte d'ADN environnemental entre les frontières italienne et espagnole""L'origine des lunettes Maui Jim est justement de se protéger de l'intensité des rayons du soleil dans des environnements naturels où il est très agressif pour les yeux : mer et montagne, comme on rencontre à Hawaï", a déclaré Éric Gonguet. "C'est pourquoi nous sommes heureux d'accompagner des navigateurs engagés dans de longues navigations, car nous savons que nos lunettes Maui Jim participeront à leur confort, concourront à ce qu'ils soient bien protégés dans un milieu hostile. Nous sommes d'autant plus heureux d'accompagner ces missions océanographiques à la voile sans rejet de CO2 que c'est fondamentalement dans l'Esprit Maui Jim !"

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De gauche à droite : Yvan Griboval, Président de l'association philanthropique d'intérêt général OceanoScientific et Éric Gonguet, Directeur Commercial de Maui Jim France, Belgique & Luxembourg scellent leur accord d'une chaleureuse poignée de main pour associer le perroquet de l'île de Maui (Hawaï) à l'albatros OceanoScientific du Courant Circumpolaire Antarctique. Photo Maui Jim

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Mardi 14 mars 2023 à Castelnau-Le-Lez (Occitanie), au siège français de Maui Jim, Yvan Griboval et Éric Gonguet

ont signé le contrat de partenariat en vue des Expéditions OceanoScientific 2023-2030. Photo Maui Jim

Mercredi 18 janvier 2023

Suzuki Marine s'engage dans les Expéditions OceanoScientific

Yvan Griboval, Président de l'association philanthropique d'intérêt général OceanoScientific et Guillaume Vuillardot, Directeur de l'activité Marine de Suzuki France, ont signé un partenariat de longue durée au titre des Expéditions OceanoScientific 2023-2030 dans le showroom parisien de la marque de lingerie de luxe française Lise Charmel, partenaire historique de l'association OceanoScientific. Ce partenariat Suzuki / OceanoScientific portera notamment sur la fourniture d'un moteur Suzuki DF30A pour équiper le pneumatique Vanguard destiné à acheminer les plongeuses et plongeurs scientifiques du catamaran LOVE THE OCEAN jusqu'aux sites d'exploration des Iles Éparses (Terres Australes et Antarctiques Françaises - TAAF) dans le Canal du Mozambique, entre Madagascar et l'Afrique. "Notre choix s'est porté sur ce moteur Suzuki pour sa faible consommation et un système unique qui permet un rejet de CO2 limité. C'est aussi le plus léger de sa catégorie. Ce sont des critères primordiaux lorsque nous serons au milieu de nulle part et que la sécurité des scientifiques en plongée dépendra de la qualité de notre matériel. Disposer d'un semi-rigide Vanguard équipé Suzuki, est une garantie de fiabilité, d'efficacité. Donc un atout pour la réussite de nos expéditions innovantes", a déclaré Yvan Griboval. Et Guillaume Vuillardot d'ajouter "Ce partenariat s’inscrit en cohérence avec notre programme environnemental "Clean Ocean Project" destiné à limiter notre consommation et rejets en matière plastique. Un de ses objectifs est également de contribuer à mieux connaître l'Océan pour mieux en protéger sa biodiversité. Ainsi, nous sommes heureux d'aider OceanoScientific à une meilleure connaissance des données génétiques d'organismes marins en voie de disparition du fait de la Sixième Extinction". 

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De gauche à droite : Yvan Griboval, Président de l'association philanthropique d'intérêt général OceanoScientific 

et Guillaume Vuillardot, Directeur de l'activité Marine de Suzuki France, dans le showroom de la marque de lingerie de luxe 

Lise Charmel, partenaire historique de OceanoScientific. Photo Lise Charmel / OceanoScientific

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Échange cordial dans le showroom de la marque de lingerie de luxe Lise Charmel, partenaire historique de OceanoScientific, entre représentants de deux entreprises mobilisées sur le thème de la préservation de la Nature en général et de l'Océan 

en particulier. De gauche à droite : Guillaume Vuillardot, Directeur de l'activité Marine de Suzuki France ; Olivier Piquet, Président de Lise Charmel ; Yvan Griboval, Président de l'association philanthropique d'intérêt général OceanoScientific ; Marika Doulas, Responsable Communication, Marketing & Presse de l'activité Marine de Suzuki France. Photo Lise Charmel / OceanoScientific

Jeudi 5 janvier 2023

Sir Ernest Shackleton pour l'éternité

Le 5 janvier, date anniversaire de son décès en 1922 sur l'île de la Géorgie du Sud par 54° Sud et 36° Ouest, est l'occasion de se souvenir de Sir Ernest Shackleton. Les amateurs de records feront remarquer que c'est le Norvégien Roald Amundsen embarqué sur FRAM (visible à Oslo) qui planta le premier un drapeau au Pôle Sud, le 14 décembre 1911 ; alors que le célèbre Britannique, qui tentait la traversée du continent antarctique, erra de 1914 à 1917 : d'abord sur l'ENDURANCE, puis en canot de sauvetage, pour finir à pied, une fois le trois-mâts goélette de 44 mètres englouti le 21 novembre 1915 par les glaces de la Mer de Weddell. Et retrouvée par 3 008 mètres de fond le 9 mars 2022 par l'expédition Endurance22 à moins de cinq milles nautiques seulement de l'endroit estimé par Frank Worsley, son capitaine. Une autre aventure extraordinaire ! Mais pour tous les explorateurs disciples plus ou moins directs de Shackleton et pour bon nombre de navigateurs au long cours, Sir Ernest Shackleton demeure LA référence, celui qui ramena sains et saufs ses 27 compagnons d'infortune, dans des conditions incroyables qui forcent le respect pour l'éternité.

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La chasse aux records, la quête de la performance et la course aux victoires océaniques ; comme la conquête de territoires maritimes émergés ou immergés ; ainsi que la recherche de succès océanographiques, ne sauraient faire oublier que lorsqu'un chef de bord, fût-il amiral, capitaine, skipper ou navigateur solitaire largue les amarres, il s'engage à l'aventure sur l'immensité de l'Océan. Dès lors, les règles de la Terre cèdent la place à celles édictées par la Nature. C'est une autre dimension. L'Homme se rapproche de son statut originel qui en a fait un animal comme un autre à la Création. Ce n'est plus le bipède habillé aux supers pouvoirs des cités urbaines surdimensionnées, suréquipées, tellement informatisées qu'elles le connectent à outrance à tout et n'importe quoi.

 

Une fois en mer, les valeurs essentielles qui font d'un être humain un marin, voire un grand marin, sont en réalité assez simples, dont quatre essentielles sans ordre hiérarchique particulier : Courage, Volonté, Humilité et Humanité. Auxquelles on peut adjoindre : Audace, Combativité et Résilience. Et mieux vaut être malin, vigilant et réactif, que nigaud, indécis et passif. D'ailleurs, il n'y a pas qu'en mer que cela est utile, car il est préférable d'être acteur de sa vie que spectateur…

 

Ensuite, outre les objectifs militaires que nous n'évoquerons pas ici par manque de connaissance du sujet, le résultat de la navigation : tentative de record, compétition, exploration, recherche, … il ne s'agira que d'une conséquence partiellement déconnectée de la qualité du travail de marin, de la finesse de la navigation. "Combien de régates ai-je terminé avec la satisfaction d'avoir "navigué propre" tant en termes d'options de navigation que de manœuvres et de choix tactiques, sans pour autant figurer au sommet du classement", explique Yvan Griboval, Président de l'association philanthropique d'intérêt général OceanoScientific et ancien skipper professionnel de course au large, "et il m'est arrivé plus d'une fois d'aller chercher la coupe sans ressentir le sentiment d'avoir accompli une performance à la hauteur du résultat obtenu et des honneurs reçus"

 

Ernest Shackleton avait pour particularité, comme généralement tous les explorateurs - souvent considérés comme des "conquérants de l'inutile" - de toujours courir après les financements pour assumer les dettes d'une précédente expédition avant même de financer la suivante. Or, en même temps, il distribuait généreusement les recettes de ses conférences à des œuvres caritatives. Ce qui illustre le paradoxe d'un état d'esprit décidemment difficile à comprendre par le commun des Terriens !

 

Cet immense navigateur est source d'inspiration plus d'un siècle après sa campagne extraordinaire de 1914-17. D'ailleurs, plusieurs amis de l'association OceanoScientific se sont lancés sur ses traces.

 

Citons en premier l'expédition initiée et dirigée par Luc Hardy, franco-américain membre de The Explorers Club : "À la poursuite de l'Endurance", réalisée à bord du voilier AUSTRALIS durant l'automne 2014 avec huit personnes d'horizons divers. Elle a donné lieu à un livre et à un film réalisé par Bertrand Delapierre.

 

À bord de l’AUSTRALIS, outre Luc Hardy, ont embarqué : François "Ben" Bernard, guide polaire et skipper de l'extrême, David Hempleman-Adams, explorateur chevronné, Justin Packshaw, ancien officier, Ben Wallis, skipper de AUSTRALIS, Zoé Koenig, scientifique et deux jeunes soldats : Ollie Baindbridge & Keith Harbridge, sans oublier la championne de snowboard, wingsuiteuse et conférencière suisse Géraldine Fasnacht, dont les images de folles glissades sur la neige à flanc de volcan avec une pente à 50° laissent sans voix...

 

Bien que réalisée quasiment cent ans plus tard, avec un groupe d'explorateurs et exploratrices aux compétences avérées dotés d'équipements modernes et l'esprit grandement libéré par l'assurance de disposer d'une potentielle assistance dans des délais assez courts en cas de problème grave, le film met en évidence la complexité du trajet réalisé dans des conditions dantesques entre l'Ile de l'Éléphant et l'île de la Géorgie du Sud. C'est le parcours qu'emprunta Ernest Shackleton et cinq de ses hommes d'équipage, dont Frank Worsley, Capitaine de l'ENDURANCE, à bord du canot de sauvetage CAIRD pour aller chercher des secours afin de récupérer les 21 marins abandonnés à leur triste sort sur l'Ile de l'Éléphant, condamnés au pire sans la détermination héroïque de leur leader.

 

Moins extrême mais non moins remarquable est l'expédition menée à la voile sur SIR ERNST, un monocoque de type Boréal 47, dessiné et construit par Jean-François Delevoye, fort de neuf années passées dans les canaux de Patagonie. Initiée par François Miribel & Fabrice Papazian, accompagnés par Hervé Perrin et Philippe Gredat, le SIR ERNST a tiré un petit trait en Méditerranée et un très grand dans l'Atlantique : du Yacht Club de Monaco à la Baie Marguerite, sur la presqu'ile Antarctique (plein Sud du Cap Horn), découverte le 15 janvier 1909 par Jean-Baptiste Charcot et dénommée ainsi en hommage à Marguerite Cléry, la seconde épouse du grand explorateur français de l'Antarctique et de l'Arctique.

 

Ces deux aventures récentes de marins du XXIe Siècle ont un point commun entre elles et avec leur illustre inspirateur. Ces trois navigations extrêmes ont permis de mener des missions scientifiques inédites. Recueil de données physico-chimiques à bord de l'ENDURANCE, échantillonnage de neige et déploiement par Zoé Koenig de flotteurs à vocation météorologique et océanographique, notamment des flotteurs Argo, à bord de l'AUSTRALIS. Quant à l'équipage du SIR ERNST, il a recueilli pour l'Organisation Hydrographique Internationale (OHI) des données bathymétriques dans des zones antarctiques peu ou pas cartographiées.  

 

Nous recommandons la lecture du livre : "Ernest Shackleton - L'Odyssée de l'Endurance" aux éditions Libretto, traduit par Marie-Louise Landel, préfacé par Paul-Émile Victor, illustré avec les photos exceptionnelles de Frank Hurley, photographe embarqué sur l'ENDURANCE, témoin de cette incroyable aventure humaine.

 

Ainsi que les ouvrages : "The Pursuit of Endurance" de Luc Hardy et "Sir Ernst - Plus qu'un voilier en Antarctique" de l'équipage de François Miribel et Fabrice Papazian.

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